Fausse Croyance Crypto n° 1 : Les cryptos sont illégales
Voyons ensemble pourquoi, dans la très grande majorité des cas, ce n'est pas le cas.

Luca
8 minutes de lecture
·

À venir dans cet article
Penses-tu que les cryptos sont légales ?
Si tu as répondu non, tu as faux.
Si tu as répondu oui, tu as également faux.
Ok, ne t'emballes pas.
En fait, comme pour beaucoup de choses dans la vie : ça dépend.
Je t'explique tout ça dans cette toute première FCC.
Elle portera sur trois points distincts relatifs aux cryptos :
- leur légalisation
- leur réglementation
- leur taux d'utilisation dans les transactions illicites.
On commence de suite avec le premier.
1. Le cadre légal des cryptos #
Où sont-elles légales ? #
Reprenons la question que je te posais au tout début.
Est-ce que les cryptomonnaies sont légales ?
Majoritairement, oui !
Elles sont totalement légales dans les pays suivants :
- les États-Unis
- toute l'Union Européenne
- en Malaisie
- au Chili
- aux Pays-Bas
- à Singapour
- en Inde
- au Japon.
En fait, il y a tellement de pays dans lesquelles elles sont légales que le plus simple est de lister ceux où elles ne le sont pas.
Pour le moment, c'est le cas en :
- Chine
- Russie
- Algérie
- au Maroc
- et dans quelques autres pays.
Au total, il n'y a qu'une dizaine de pays dans lesquels elles ne sont pas encore légalisées.
Note : Cette liste Wikipédia est souvent mise à jour et recense les pays où les cryptos sont légales.
Pour obtenir une carte interactive et à jour de l'état de leur légalisation, tu peux consulter le site internet d'Atlantic Council et scroller jusqu'à afficher ladite carte.
Elle te donnera une meilleure granularité quant aux pays où les cryptos sont acceptées, acceptées partiellement et pas acceptées du tout.
Cette dernière notion de granularité de légalisation est d'ailleurs une autre subtilité à bien prendre en compte.
En effet, parfois, le terme "légal" n'est pas binaire (autorisé ou non).
Il est possible qu'au sein d'un même pays, les cryptos puissent être utilisées dans un certain contexte, et pas dans d'autres.
C'est ce qu'on décortique dans la section d'après.
Que veut-on dire par légal ? #
La définition même de ce que l'on qualifie comme étant "légal" est plus riche et nuancée qu'elle ne le paraît aux premiers abords.
Nuancée dans le sens qu'il existe plusieurs niveaux de légalité, ou bien d'acceptation.
Les cryptos peuvent être légales :
- à miner
- à utiliser par les particuliers uniquement
- à utiliser par les institutions financières (en plus des particuliers)
- en tant qu'outil d'échange mais pas en tant qu'instrument de paiement.
Les cas sont multiples.
Globalement, les cryptos sont donc légales dans bien des endroits, et les différents niveaux de granularité font en fait partie d'un processus long et souvent itératif qui est la réglementation.
C'est cette dernière qui requiert beaucoup de temps.
2. Le cadre réglementaire des cryptos #
Légale vs. réglementée #
Avant de poursuivre, j'aimerais attirer ton attention sur une autre nuance.
La différence entre légaliser et réglementer.
Tu pourrais entendre autour de toi que les cryptos ne sont pas légales. Tu pourrais également lire ou découvrir que leur réglementation est en cours.
Tu pourrais entendre ou lire encore plus de choses similaires de près ou de loin mais qu'importe, retiens cela :
Si une chose est réglementée c'est qu'elle est forcément légale.
En effet, avant de pouvoir réglementer quoique ce soit, il faut que l'objet de la réglementation soit légal en premier lieu.
C'est comme pour tes chaussettes, tu les mets obligatoirement avant tes chaussures.
Il y a un ordre naturel établit, et il ne peut pas en être autrement.
Pour ces deux notions, l'ordre est donc comme suit.
Si par moments il t'arrive de les mélanger, retiens simplement cela et tu ne feras plus jamais l'erreur.
Note : Il se peut que tu rencontres souvent le terme "régulation" en plus de "réglementation" Ces deux termes sont en fait bien distincts.
Étant donné que "regulation" en anglais signifie réglementation, il n'est pas rare de les croire identiques. Cette section Wikipédia l'explique parfaitement.
Où sont-elles complètement règlementées ? #
Ça change tout le temps.
Oui, dans certains pays, elles sont déjà règlementées et utilisées au quotidien sans problème aucun mais, ça change tout le temps.
Que ce soit la cloche d'imposition sous laquelle elles tombent, le nombre de cryptomonnaies reconnues légalement, ou encore celles qui sont carrément promues au rang de monnaie nationale, ça ne fait qu'évoluer.
Donc si tu as un besoin précis concernant une crypto en particulier et son utilisation dans un pays donné, le mieux est de lancer une recherche au moment où tu en as besoin.
Et encore une fois, si tu souhaites simplement suivre l'évolution des réglementations crypto de plusieurs pays à la fois, utilise Atlantic Council ou tout autre outil similaire — tel que New Hedge .
Bitcoin : moyen de paiement légal et monnaie officielle #
C'est un autre point qui est plus que majeur.
En plus d'être légales et règlementées dans de nombreux pays, certains pays ont été jusqu'à promouvoir le Bitcoin en tant que monnaie officielle.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Tout simplement que cette monnaie peut être utilisée par les citoyens pour payer lors de tout achat de biens ou services, régler leurs éventuelles dettes, ou encore leurs impôts.
Actuellement, c'est le Salvador et la Centrafrique qui ont adoptés le Bitcoin comme monnaie officielle.
Dans ces pays, le Bitcoin est donc reconnu d'égal à égal avec toute autre monnaie officielle qui était déjà en place.
Enfin, depuis avril 2017, le Japon reconnaît le Bitcoin en tant que moyen de paiment légal.
Ce fut un évènement majeur qui ajouta une nouvelle milestone au long processus de réglementation des cryptomonnaies. Évènement qui d'ailleurs, est supposé être le catalyseur du déclenchement du bull run qui s'en suivit cette même année.
En prenant en considération l'ensemble de ce qui a été décrit jusqu'alors dans cet article, je pense qu'il est difficile de ne pas reconnaitre que les cryptomonnaies sont de plus en plus réglementées et que la question de leur légalité ne se pose presque pas.
Seuls leurs modalités exactes d'utilisation restent à être établit à travers le monde et cela prendra du temps.
Ce qui est semble tout à fait censé pour un outil d'une telle portée.
Passons désormais au dernier point, souvent source de discordes ou confusions.
3. L'utilisation des cryptos dans le cadre d'activités criminelles #
Quand il est question d'illégalité, il peut être courant de s'interroger, ou d'entendre parler de ceci.
Le "fait" que les cryptos seraient utilisées principalement dans le cadre de transactions illicites.
C'est en vérité faux, et il faut s'intéresser aux chiffres pour le comprendre.
Que disent les chiffres ? #
800 milliards à 2 000 milliards de dollars US sont blanchis chaque année dans le système financier traditionnel.
Dans le cas des cryptos, seulement 0.03 % de ce montant l'est.
C'est peu.
Et c'est ce que rapporte l'équipe compliance de Binance dans une série de 6 vidéos où ils expliquent que la croyance commune de supposer les cryptos comme étant majoritairement utilisées pour de la fraude est simplement fausse.
Pour te faire une idée des différents types de fraudes recensées, tu peux consulter le rapport de Chainalysis de 2024 .
En plus de décrire l'évolution annuelle du taux d'utilisation des cryptos pour tout type de fraude, tu pourras y trouver le volume de transactions illicites ou encore le type de crypto utilisée pour un type de fraude donnée.
Tu observeras que la mère des cryptomonnaies, Bitcoin, avec son market cap plus important que toute autre crypto, est de moins en moins utilisée au sein de transactions illicites.
Mais aussi que les stablecoins sont grandement privilégiés aux autres cryptos (telles que Bitcoin ou Ethereum) dans le cas des arnaques par exemple.
Chainalysis est le parfait acteur pour obtenir un aperçu global, mais aussi plus détaillé, de tout ce qui relève des activités criminelles réalisées par le biais des cryptos.
Leur rapport de 2023 est un autre document pertinent pour comparer les tendances avec l'année 2024 qui arrive bientôt à sa fin.
Plus tu en apprends sur les cryptos, et plus tu comprends que les utiliser pour commettre des méfaits n'est en fait pas une si bonne idée.
Cela est dû en grande partie à leur traçabilité.
La traçabilité est éternelle #
C'est un autre élément allant dans le sens contraire de l'argument supposant que les cryptos seraient majoritairement utilisées à des fins malveillantes :
Le fait que chaque transaction crypto soit traçable à vie.
Pourquoi ?
C'est simplement une caractéristique de la blockchain.
Toute crypto réside sur une blockchain.
Et toute transaction crypto est donc enregistrée sur celle-ci.
Une blockchain enregistrant de façon immuable toutes les transactions effectuées, une fois qu'elles le sont, elles le sont à tout jamais.
Pour cette raison, il est très simple de tracer la provenance de fonds crypto. Et lorsque l'on a la capacité d'analyse et de traçage d'une société spécialisée dans le domaine, c'est théoriquement "un jeu d'enfants".
Conclusion #
Dans cette première FCC, tu as appris que :
- les cryptos sont légales dans la plupart des pays
- leur réglementation est toujours en cours sur l'ensemble du globe
- la réglementation vient après la légalisation, et n'est pas binaire
- elles ne sont en vérité que très peu utilisées à des fins criminelles.
Si tu as aimé cette FCC, n'hésite pas à la partager.
Tu trouveras son lien en fin de page.
Si tu souhaites continuer ton apprentissage, consulte l'index des leçons, ou poursuis simplement sur la FCC d'après.
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