Qu'est-ce que le staking ?

Guide complet sur le staking crypto, sa définition, son fonctionnement, ses avantages et ses inconvénients.

Luca
12 minutes de lecture · 10 juillet 2025

Le staking.

C'est une technique très répandue pour générer des revenus passifs grâce aux cryptomonnaies. Il y a mille choses à savoir sur le sujet avant de se lancer et aujourd'hui, tu en apprendras au moins la moitié.

Dans cette nouvelle leçon, tu vas découvrir :

• ce qu'est le staking et son fonctionnement
• les risques et bénéfices liés à son utilisation
• et les différents types de staking possibles.

On commence !

Définition du staking #

Le staking (à prononcer "sté-king" et non "stà-king) consiste à accumuler et verrouiller sur une blockchain un certain montant de cryptomonnaies pour générer des intérêts.

Cette accumulation est appelée le stake.

En plus de générer un rendement, le stake permet de vérifier et valider les blocs de la blockchain sur laquelle il est réalisé.

Le staking n'est possible que sur une blockchain utilisant le Proof-of-Stake ou une de ses variations. Il est donc impossible de faire du staking avec le protocole bitcoin par exemple.

Les origines du staking #

Le staking a émergé pour plusieurs raisons.

• Optimiser l'utilisation énergétique. Les algorithmes de consensus tels que le PoW sont bien plus énergivores que le PoS. Ce dernier permet des économies d'énergie et une réduction des impacts écologiques qui sont inenvisageables en PoW.
• Rendre la validation de blocs plus accessible. Tout le monde n'ayant pas le matériel nécessaire pour miner, les barrières à l'entrée plus faibles du staking permettent à davantage de personnes de se lancer dans l'activité de validation de blocs (et de tirer parti des avantages qui en découlent).
• Accélérer la vitesse des transactions. Le PoW de bitcoin ne peut traiter que 9 transactions par seconde (TPS) quand le PoS permet de dépasser les 15 TPS sur Ethereum et plus sur d'autres blockchains.

Ethereum est la blockchain qui a le plus contribué à l'adoption du staking.

Toutefois, bien qu'elle soit à l'origine de cette démocratisation, les toutes premières blockchains à utiliser le PoS et le staking étaient en réalité Peercoin et NXT .

Comment fonctionne le staking ? #

Le fonctionnement exact varie sensiblement d'une blockchain à l'autre.

Dans les grandes lignes, le processus reste toutefois le même.

1. un utilisateur verrouille un montant de cryptomonnaies sur la blockchain
2. un validateur est activé à partir d'une clé spéciale (BLS sur Ethereum)
3. le validateur participe à la validation de blocs
4. le validateur reçoit des récompenses pour sa participation à la validation.

Les récompenses en question représentent le rendement.

Si tu stakes sur Ethereum, tu recevras des ethers. Si tu stakes sur Solana, tu recevras des jetons SOL.

Tu auras probablement fait un certain rapprochement.

Les validateurs sont au staking ce que les mineurs sont au mining : les nœuds qui participent à l'activité de validation de blocs sur la blockchain.

Dans les sections qui suivent, je me servirai du fonctionnement du staking sur Ethereum pour décrire en détail chaque partie de ce processus.

1. Verrouillage du stake #

L'utilisateur souhaitant commencer à staker doit accumuler une quantité minimale de jetons.

Sur Ethereum, le nombre minimum de jetons à réunir est de 32 ETH. Cette limite est définie au niveau du protocole Ethereum.

Une fois les jetons préparés, ils doivent être envoyés au contrat de dépôt officiel d'Ethereum . Lorsque ce dernier les aura reçus, l'étape d'après pourra avoir lieu.

Note : Dans la partie sur les différents types de staking, tu découvriras certaines options de staking te permettant d'y participer avec aussi peu que 0.1 ETH.

2. Activation du validateur #

Après réception des 32 ETH par le contrat de dépôt officiel, la blockchain Ethereum ajoute un nouveau validateur à la file d'attente de ceux à activer.

Son activation sera effective une fois que les validateurs le précédant auront été activés — dans le cas d'Ethereum, cela peut représenter un délai de quelques heures, voire de quelques jours.

Une fois le validateur activé, il est finalement autorisé à participer à la validation de blocs.

3. Participation à la validation de blocs #

La blockchain envoie des (blocs de) transactions à valider aux validateurs activés.

La sélection des validateurs auxquels les transactions sont envoyées se fait suivant plusieurs critères tels que :

• le nombre de jetons qu'ils détiennent
• leur taux de disponibilité (combien de temps ils sont restés en ligne)
• les pénalités qu'ils peuvent avoir reçues
• et bien d'autres.

Note : Consulte cette page pour découvrir les critères détaillés de sélection d'un validateur.

C'est une fois qu'un validateur est choisi pour la validation et qu'il l'effectue qu'il peut finalement recevoir des récompenses.

4. Réception des récompenses #

À cette dernière étape, le validateur apprécie les bénéfices de son dur labeur : il reçoit ses récompenses.

Le calcul de celles-ci se fait suivant plusieurs critères :

• le solde effectif du validateur (plafonné à 32 ETH qu'importe le solde réel)
• le temps passé à participer à la validation
• le taux de participation du réseau (plus il y a de validateurs, moins ils ont de récompenses à se partager)
• le taux de récompenses de staking (aussi appelé SRR)
• et plus encore.

Note : Pour comprendre plus finement le calcul de ces récompenses, consulte cette page du blog officiel d'Ethereum.

Application de pénalités #

Dernière précision : il existe une "étape" d'application de pénalités.

Elle ne survient pas en fin du processus mais peut être déclenchée à tout moment dans certaines conditions.

Le protocole Ethereum est prévu pour assigner des pénalités aux validateurs qu'il considère comme étant malhonnêtes.

Certaines actions (telles que les tentatives de modification de l'historique) sont impossibles à réaliser sans action manuelle.

Pour ces raisons, certains validateurs reçoivent des pénalités telles que :

• une suspension temporaire du validateur
• une disqualification du validateur (le rendant inéligible à la moindre récompense)
• une déduction de la quantité de stake détenue, voire, la suppression de l'intégralité de celui-ci (aussi appelée slashing).

Note : Consulte cette page pour en savoir plus sur les différents types de pénalités qui existent.

Rassure-toi, si tu décidais de te lancer dans le staking, tu peux ignorer le risque de te faire slasher.

Il faut vraiment le vouloir pour que cela arrive.

Maintenant que tu as une bonne idée du fonctionnement du staking, explorons les différents types qui existent.

Staking custodial vs staking non-custodial #

À ce niveau, tu connais forcément les notions de custodial et non-custodial.

Note : Si tu as un doute, consulte cette entrée du glossaire.

Elles sont généralement utilisées pour caractériser des wallets. Sauf que le staking peut lui aussi être catégorisé comme custodial ou non-custodial.

Cette partie t'explique en détail les différentes forces et faiblesses de ces deux modèles.

Custodial #

Le staking custodial est un modèle où un custodian a la responsabilité de conserver tes actifs crypto (et tes clés).

C'est ce même acteur qui réalise les actions techniques requises (monter et activer un validateur, le maintenir en ligne, etc) pour staker tes cryptomonnaies.

Les avantages de ce modèle sont variés.

• Expertise technique non requise. Nul besoin de savoir comment monter et maintenir un nœud. Tout le labeur technique est géré par le service de staking custodial.
• Récupération automatique des récompenses. Aucune action manuelle n'est requise de ta part pour accepter ou recevoir les récompenses auxquelles est éligible ton validateur. Tout est automatisé.
• Aisance d'accès. Une unique interface te permet de consulter tes récompenses, les retirer, ou simplement voir l'état de ton validateur. Nul besoin de te connecter sur différents sites pour obtenir les données liées à ton instance de staking.

Ses inconvénients méritent toutefois ton attention.

• Risques de perte des fonds. La plateforme peut être victime d'un piratage voire d'une "complication financière" qui peut mettre en péril une partie ou l'intégralité des fonds de ses utilisateurs.
• Propriété des fonds. Tes cryptos étant en custody, tu n'y as plus directement accès. Cela réduit le contrôle que tu as sur tes propres fonds.
• Les frais. Le staking custodial est généralement plus cher que le non-custodial. Les plateformes appliquent des frais pour le maintien des validateurs ou toute opération technique qu'elles gèrent pour leurs utilisateurs.

Non-custodial #

En ce qui concerne le staking non-custodial, il offre aussi son lot de bénéfices — venant nécessairement avec quelques désavantages.

Les bons côtés de ce type de staking sont principalement financiers.

• Le rendement. L'absence de frais augmente naturellement le ROI que tu peux espérer en optant pour ce type de staking.
• La sécurité. Aucun intermédiaire ne gère tes fonds ou tes clés pour toi. Tu es à l'abri des risques financiers ou de piratage des plateformes custodial, car tu interagis directement avec la blockchain.

Les inconvénients ici sont liés à la charge de travail supplémentaire.

• L'expertise technique requise. Monter un validateur, le maintenir et s'assurer de sa disponibilité demandent des compétences techniques. De plus, il n'est pas rare d'avoir à surveiller et appliquer les mises à jour du client logiciel qu'il utilise pour rester en phase avec le reste de la blockchain.
• La charge de travail accrue. Pour éviter d'être pénalisé, tu dois faire en sorte que ton validateur reste en ligne. Il est donc important que tu aies des systèmes t'avertissant immédiatement en cas de soucis techniques. Cela requiert davantage de temps et d'efforts de ta part.

Il n'y a pas véritablement de meilleur modèle en soi.
Tout dépend de ce que tu recherches.

Dans mon cas, bien que je sois à l'aise techniquement, je préfère disposer d'une solution de type set and forget. Je privilégie donc généralement le staking custodial au non-custodial.

Les différents types de staking #

En plus des deux modèles de staking présentés dans la section précédente, d'autres classifications existent.

Toutes venant avec leurs avantages et inconvénients bien particuliers.

1. Native staking #

Le staking natif est la façon la plus "pure" de réaliser du staking.
Il se divise en deux catégories.

• Le solo staking. En solo staking, tu montes et maintiens toi-même un validateur que tu connecteras à la blockchain pour qu'il travaille et récolte des récompenses. Tout cela sans aucun intermédiaire.
• Le delegated staking. Ici, tu délègues tes tokens à un validateur existant tout en conservant leur custody. Tu n'as aucune infrastructure à monter ni à maintenir.

Note : Ethereum ne supporte pas nativement le delegated staking.

C'est en partie pourquoi des protocoles tels que Lido ou Rocket Pool ont vu le jour. Ils émulent une délégation au niveau applicatif et te permettent de déléguer tes ETH alors même que la blockchain ne le permet pas.

2. Pooled staking #

Le pooled staking consiste à regrouper (dans une pool de staking) les jetons de plusieurs utilisateurs afin d'atteindre le quota requis pour l'activation d'un validateur.

Les exchanges tels que Binance, KuCoin, ou Kraken utilisent régulièrement ce type de staking pour permettre à leurs utilisateurs de staker qu'importe le nombre de jetons qu'ils possèdent.

Les récompenses reçues ici ne sont ni plus ni moins que le même token qui a été staké.

Note : Il est courant avec ce type de staking que tu doives verrouiller ton stake pour une durée fixe avant de pouvoir le retirer.

3. Liquid staking #

Avec le liquid staking, au lieu de recevoir le jeton natif de la blockchain sur laquelle tu stakes, tu reçois un token dérivé créé par le protocole que tu utilises.

Si tu stakes de l'ETH sur Lido, tu reçoit du sETH. Si tu utilises Coinbase pour staker tes ETH, tu recevras des cbETH .

Le ratio est généralement de un pour un. En stakant un ETH, tu reçois un "jeton liquide" (ou Liquid Staking Token en anglais).

Ce dernier est utilisable en DeFi et permet de générer un rendement supplémentaire s'il venait à être restaké.

En quoi le staking est différent du minage ? #

Le staking nécessite une blockchain en Proof-of-Stake. Le minage, une blockchain en Proof-of-Work.

Plutôt que de comparer directement ces deux activités, il est intéressant de comparer ce qui permet leur existence : leurs algorithmes de consensus.

Le tableau ci-dessous t'explique ces principales différences.

Conclusion #

Dans cette leçon, tu as appris un concept qui te sera pour toujours utile dans l'univers crypto.

Ce qu'il est important de retenir à propos du staking c'est qu'il :

• permet de générer des revenus passifs en verrouillant un certain montant d'une crypto (le stake) sur une blockchain ;
• peut être custodial ou non-custodial ;
• consomme moins d'énergie que le minage ;
• est accessible sur les exchanges grâce au pooled staking, en DeFi avec le liquid staking, et directement sur la blockchain en native staking.

À bientôt pour la prochaine leçon !

Soutiens le site avec
un Tip ou un crypto-don